
10 Avr Mounjaro
“Et le Mounjaro, docteur ?” Depuis peu, cette même question revient en consultation :
Le tirzépatide, commercialisé sous le nom de Mounjaro, est désormais autorisé en Europe pour le traitement du diabète de type 2 et pour la perte de poids chez les patients avec un IMC élevé associé à des comorbidités.
Les résultats cliniques sont prometteurs. Mais l’engouement, amplifié par les réseaux sociaux, ne doit pas faire oublier certaines réalités :
• Effets secondaires à court terme bien connus : nausées, ralentissement de la digestion, hypoglycémie, constipation…
• Effets plus rares mais sérieux rapportés : pancréatites, risques potentiels de tumeurs thyroïdiennes (notamment carcinome médullaire, observé chez l’animal).
• Recul encore limité à long terme : les données post-AMM sont encore en cours de recueil et d’analyse.
• Recommandation ASA : arrêt du traitement 7 jours avant toute chirurgie, en raison du risque d’inhalation lié à la vidange gastrique retardée.
En tant que médecin algologue et anesthésiste, je rappelle que je privilégie toujours les approches non médicamenteuses dans la prise en charge du surpoids et de la douleur chronique : hygiène de vie, mouvement, alimentation, accompagnement émotionnel.
Les médicaments comme Mounjaro peuvent avoir leur place dans un projet thérapeutique… mais jamais seuls, jamais sans accompagnement, et jamais sans une évaluation rigoureuse de la balance bénéfices-risques.